Ils ne savent pas ce qu'ils perdent, tous ces fichus citadins
Sans le Malin, sans le Malin, bien monotone est le quotidien ♫
Au bâtiment municipal, plus de meurtres, soudain
Sans le Malin, sans le Malin, plus de mystère magique ♪
O très Saint King, Maitre de l'horreur, dites à ces continentaux
Que l'on s'emmerde, putain, sans le Malin ♫
[Air Connu]
On peut dire que King est efficace, une fois de plus, dans l'écriture d'un bon scénario à suspense avec des meurtres bien sanglants et une menace terrifiante qui plane sur une poignée d'habitants coincés sur une île en pleine tempête.
Mais voilà... il y a un gros MAIS de taille dans la Tempête du Siècle, que l'on pourrait presque renommer "Le Tempête de la Boulette Géante". La boulette en question: King n'est vraiment pas très bon derrière une caméra. Ses essais se comptent sur les doigts d'une main, mais restent mémorables dans les annales des plus grands nanars du siècle: Shining, Maximum Overdrive ou encore Kingdom Hospital.
Le problème, c'est que King se censure et ça se voit comme le nez de Cyrano au milieu de la figure d'un Schtroumpf. Et il l'avoue lui-même dans l'avant-propos: écrire pour une chaine "grand public" est un vrai challenge pour lui.
Là où il aurait habituellement utilisé du gore bien gras, King ajoute une dose supplémentaire de suspense, au risque de rallonger son propos. Et effectivement, l'intrigue devient assez vite rébarbative et on ne demande vite qu'une chose au grand Vilain de l'histoire: arrête de tourner autour du pot Merlin!
C'est pas à jeter, ça reste du Stephen King (et il nous crée ici l'un de ses plus terrifiants méchants), mais tel un oiseau en cage son chant n'est pas totalement envoutant.
Je n'ai presque pas envie de voir ce que ça donne une fois filmé. Presque.
Mais j'ai totalement envie de voir un jour Stephen King novelliser son script, sans les chaines de la censure.