Est-ce vraiment un roman ? Aurélien Bellanger raconte une histoire que nous connaissons tous plus ou moins, l'histoire de l'arrivée du minitel et d'internet sur le ton le plus ennuyeux possible. L'écriture est désespérément plate. Il n'y a pas un seul moment où l'écriture soit jubilatoire ou même plaisante. Il est presque impossible de lire une page en entier sans sauter quelques passages. Il est vraiment très étonnant que ce « roman » ait eu autant de succès critique.
On trouve des commentaires très drôles dans la presse. Par exemple Nelly Kaprielian explique : « Sa neutralité est encore une langue. » (Les Inrockuptibles, 29 août 2012 http://www.lesinrocks.com/2012/08/29/livres/ecrire-techno-11292279/) ou encore cette déclaration assez surprenante de Sylvain Bourmeau : « Sans doute, ceux qui pensent encore qu’il faut impérativement un style (une langue disent-ils parfois) pour faire de la littérature - comme ils pensent sans doute qu’il faut un bon coup de pinceau pour faire de la peinture - trouveront-ils ce livre plat, voire indigne, insuffisamment littéraire. Tant pis pour eux. » (Libération, 22 août 2012, http://www.liberation.fr/livres/2012/08/22/la-theorie-de-l-information-un-puissant-avatar-de-l-epoque_841306). Ils ont l'art de transformer un défaut en qualité.
Je ne suis pas sûr que la figure de Xavier Niel soit, parmi les entrepreneurs contemporains, la figure la plus romanesque. Des gens comme Peter Thiel me semblent beaucoup plus intéressants.