La Théorie du chaos par Kliban
Commencé, pas fini. Ne m'apportait rien que je ne susse déjà. Vaguement ennuyeux et pas si précis. Peut-être de la vulgarisation suffisante, je ne sais pas, à l'époque où "chaos" était un fourre-tout pour parler de sensibilité aux conditions initiales, d'attracteurs étranges, de fractales voire peut-être (?) de catastrophes, toutes ces choses ayant pour point commun la théorie qualitative des systèmes dynamiques - par ailleurs tout à fait passionnante et donnant lieu à une faune mathématique des plus rigolotes.
Parler de "nouvelle science" est assez outrancier. Le tournant paradigmatique alors attendu de tout côté n'est pas venu d'où on l'attendait - ou peut-être n'est-il pas _encore_ venu, les conditions n'étant pas vraiment réunies. Ce qui s'en vient, en revanche, c'est, au côté de l'opposition (non irréductible !) entre le consommateur occidental et le croyant traditionnel en lutte contre la marchandisation du monde et la relativisation de ses vertus, la montée conjointe d'une réduction de l'homme à son extériorité naturalisée auprès des sciences chargées d'en assurer le démembrement disciplinaire et rationnel, et, sous le coup des inquiétudes morales, d'une reviviscence _irrationnelle_ (ce qui n'est pas une nécessité en soi) des questions spirituelles.
On est loin de cette science du global et des holismes vagues qu'on avait espéré conquérir - loin d'une ré-humanisation de la science, au fond, et très très loin d'un changement de perspective qui porterait, même partiellement, aussi profondément ne serait-ce qu'une seule des deux révolutions relativiste ou quantique.
Bref, quand bien même aurait-il été intégré sans complication aux boîtes à outils des sciences mathématisées, le "chaos" est, dans l'histoire des "révolutions" scientifiques, le nom d'un feu de paille, lié peut-être à l'émergence d'un monde qui cessait d'être bipolaire, occidental et simple.
Je n'en dirais peut-être pas autant des modèles de la complexité, en revanche - modèle dont le chaos n'est qu'une des branches, la plus éminente en ce moment étant assurément celle des théories évolutionnistes, qui _pourraient bien_, soyons prudent, révolutionner les sciences de l'homme à terme.
Mais c'est une autre histoire.