La Traversée de l'été par BibliOrnitho
Les McNeil, riches financiers new-yorkais s’apprêtent à embarquer pour l’Europe où ils comptent passer l’été et vérifier l’état de leur maison cannoise au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (le roman a été écrit entre 1943 et 1953).
Grady, leur fille puinée, choisit de rester aux Etats-Unis et de ne pas suivre ses parents dans leur traversée de l’Atlantique. Mrs McNeil n’est pas tranquille de laisser ainsi derrière elle sa fille de 17 ans. Elle embarque pourtant, la confiant à sa fille aînée et à une surveillance de principe – la sœur est mariée, mère et ne vit plus à New York. C’est donc peu de dire que la jeune fille va être livrée à elle-même une saison durant. Et elle compte bien profiter de cette nouvelle liberté. Car même si elle a toujours connu une grande autonomie, elle n’a jamais été abandonnée de la sorte.
La raison pour laquelle Grady a choisi de ne pas quitter sa mère patrie travaille dans un parking de Broadway et se nomme Clyde Manzer. Un jeune homme issu de Brooklyn et qui ignore tout du monde huppé de son amie. Car l’amour liant les deux jeunes gens est réciproque même s’il n’est pas pour autant identique. Elle est fière, un tantinet effrontée et aime passionnément alors qu’il est indolent et feint l’indifférence.
Un couple peut-être mal assorti qui débute dans l’existence alors que la ville est étouffée par une vague de canicule inédite. Tandis que tous ceux qui le pouvaient ont fui cette torpeur pour se réfugier à la campagne, Grady et Clyde ont investi l’immense appartement des McNeil donnant sur Central Park et font l’amour. Pourtant le rêve et l’insouciance sont de courte durée car le couple flirte avec les limites. Limites qui ne tardent pas à être franchies, interdisant ainsi tout retour en arrière…
Atmosphère chaude, New York, riche bourgeoisie, jeune femme fantasque, amoureuse et rêvant de liberté. C’est dans cette ambiance qui n’est pas sans rappeler celle des romans de Henry James que j’ai débuté ma lecture. Mis en confiance par les similitudes qui liaient ce livre à ceux d’un de mes auteurs favoris, j’ai bu du petit lait jusqu’au tragique point final, me laissant porter par l’élan des amoureux ainsi que par l’efficacité de l’écriture de Truman Capote, et abrutir par l’été américain.
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