La chronique littéraire sur les radios de l'Arc jurassien
Espagne, 1941. Isabel Mola est amoureuse d'un homme qui fomente l'assassinat de son mari, Guillermo Mola, leader des «chemises bleues» à la solde de Franco et d'Hitler. L'assassinat échoue, Isabel est abattue. Elle laisse deux fils derrière elle dont son mari se débarrasse pour assouvir ses ambitions politiques : Fernando est envoyé sur le front russe, alors que le tout jeune Andrés est enfermé dans un asile psychiatrique.
Quarante ans plus tard, on rencontre Maria, une brillante avocate qui se voit confier l'affaire du siècle : l'emprisonnement de César Alcala, un policier condamné pour torture. L'affaire la propulse sur le devant de la scène et la rend célèbre ; les clients affluent et ses honoraires grimpent en flèche. Ce qu'elle ne sait pas encore, c'est que César Alcala va la happer dans un passé vieux de 40 ans. Un passé qui les relie à Isabel Mola.
À travers une fresque historique qui nous mène de la fin de la 2e Guerre Mondiale à la tentative de coup d'État de février 81, Victor del Arbol monte un roman policier digne de Stieg Larsson. Un roman où un complot politique ensemencé en 41 étend ses racines infectées sur trois générations de victimes pour atteindre son apogée en 1981.
Une apogée complexe, que del Arbol construit comme un orfèvre, en prenant le temps de soigner la complexité de ses personnages et en alternant les 2 époques pour nous révéler une vérité au goût amer.
La pitié n'existe pas dans La tristesse du Samouraï, et la vie vaut à peine qu'on la respecte, à l'image de César Alcala qui a torturé un homme pour retrouver sa fille. Il reste l'espoir, une lueur minuscule dans une nuit crasse.
On ressort de ce livre broyé par des hommes avides de pouvoir, des hommes sans cœur qui n'hésitent pas à tuer la femme qu'ils aiment pour arriver à leurs fins.