Adolescente, j'avais deux héros parmi les écrivains : Verne (Jules) et Vernes (Henri). Ecrivains qui m'entraînaient dans les aventures souvent invraisemblables de personnages hors du commun. De personnages, pour la plupart... adultes.
Je l'avoue : j'ai du mal avec l'idée actuelle qui veut que, pour qu'un jeune lecteur s'intéresse à une histoire, il faut qu'il puisse s'identifier aux personnages, voire au personnage principal. Et que, pour qu'il puisse s'identifier, il faut que ce personnage lui ressemble : même âge, même "race", même sexe, voire même même orientation sexuelle et même milieu social.
Euh...
What ?
Pardon ?
Donc, un adolescent du XXIème siècle serait incapable d'apprécier une histoire mettant en scène des adultes ? Une jeune fille ne pourrait pas vibrer aux aventures d'un homme fait ? Un Blanc ne pourrait pas rêver aux exploits d'un héros Noir ?
Qu'est-ce que c'est ce cette histoire ?
Le Capitaine Nemo, Les Trois Mousquetaires, Arsène Lupin, Bob Morane, ou même Sylvie Hôtesse de l'air ont fait vibrer, rêver, s'évader des millions d'adolescents, tout autant que le Prince Eric, Katniss Everdeen, le Club des 5 ou Harry Potter. Parce que l'identification n'est pas nécessaire pour apprécier une histoire. Même quand on a quatorze ans.