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Ce roman est un chef d’œuvre formel d'une part, et philosophique de l'autre. Le fond de l'histoire est simple : 2 morts en deux mois, l'un journaliste communiste, l'autre patron d'une entreprise richissime. Quel lien tissé entre ces deux morts ? Pourquoi Parajito de Soto a été assassiné ? Pourquoi Savolta a connu le même sort deux mois plus tard ?
La mise en place d'une narration en prolepse et analepse, et mêlant plusieurs support narratif (presse, narration d'un héros plongé dans l'affaire, interrogatoire) permet au lecteur d'être acteur de l'intrigue et d'enquêter à son tour. Le plaisir de la lecture vient toujours d'un "jeu" entre l'auteur et le lecteur, et ici, le "puzzle" à recomposer pour trouver les assassins est vraiment très bien construit. L'architecture narrative n'a donc aucune faille, et est soutenue par un humour piquant de Mendoza.
Le portrait de Barcelone dans la première guerre mondiale est très réussie. Informations historiques, paysages de misère ouvrière et d'engagement politique entêté. De l'autre côté, Lepprince et les autres, mondanité parfaite et ronds de cocktails suintant la monnaie.
Mais derrière le masque de Lepprince, qui y-a t-il ? Un opportuniste machiavélique parfait, mais aveuglé par l'illusion du pouvoir. Un homme qui, une fois couronné, perd sa couronne dans le feu et le sang. Il y a un air shakesperien qui planne sur l'intrigue politique : les hommes sont des bêtes prêtes à tous les coups pour accéder au trône.
Mais la lumière de la puissance aveugle le picaro.
Finalement, celui qui s'en sort, c'est le niais : Javier MIRANDA, archétype de l'anti-héros.

Mansfield
8
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le 15 août 2015

Critique lue 302 fois

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