Attachant

Comme beaucoup de livres fondateurs de sous-genres, le "Lazarillo" déçoit, peut-être parce qu'on en attend trop, peut-être parce que les repères culturels parmi lesquels il se place nous échappent, peut-être parce qu'on a fait mieux depuis… Évidemment, si on lisait les classiques par ordre chronologique de parution, deux de ces obstacles tomberaient, mais on risquerait aussi de passer à côté de sous-genres entiers. Le premier roman picaresque a tout de même un avantage sur la première autobiographie ou sur les premiers romans gothiques : il se lit vite. L'action en est enlevée, l'humour n'en est pas absent, il n'y a guère de fioritures, et on acquiert en une heure et demie de lecture un peu de culture générale. Et puis tout compte fait, le petit Lazare est un pouilleux attachant.