Jean Dulac aborde une crise existentielle de la cinquantaine. S’il a publié un roman dans sa jeunesse, il ne parvient pas à finaliser l’embauche d’un autre écrit. Sur le plan professionnel les temps sont durs et il est difficile d’éviter la compromission. Etre pigiste pour une revue culturelle nécessite de ménager la chèvre et le chou. Pour clore le tout, sa femme est en train de le prendre en grippe, bien soutenu par ses copines féministes. Il suffit d’une étincelle pour mettre le feu : l’implication son fils dans la diffusion de sextapes va agir comme un catalyseur de sa déchéance.
Pour pimenter le tout, une curieuse épidémie, dont le remède réjouira le monde de l’édition vient frapper le monde !J’ai pris beaucoup de plaisir à parcourir ces lignes, qui ne sont pas sans rappeler Le Voyant d’Etampes, d’Abel Quentin en particulier si l’on compare le don de ces personnages à fabriquer des pièges dans lesquels ils tombent allègrement. Et une fois le mécanisme enclenché, aucune sortie de secours n’est possible.
Beaucoup d’humour, qu’il attaque les réflexions féministes des odieuse copines, ou se retourne contre lui-même. Faussement autobiographique (Jean Dulac cite même le roman de Patrice Jean !), le récit ne manque pas de pointer les travers d’une époque complexe et dangereuse. Une très agréable lecture !