La vie en gris et rose par Cinemaniaque
Bien que très court (une centaine de pages), cette mini-biographie est un régal pour tous les amateurs d'histoires de l'enfance. Pourquoi ? Parce que Kitano s'y raconte avec humour, nostalgie et amertume, dans un art du récit qui n'a d'égal que ses propres films.
Kitano n'a pas eu l'enfance heureuse : misère financière, quartier difficile, père alcoolique, tout y passe, et pourtant Kitano raconte ça avec une forme de légèreté dans le drame, se souvenant de la super toupie qu'il n'a jamais eue, du cerf-volant un peu minable qui volait mal, de son père devenant fou furieux à propos de Noel alors qu'il avait acheté un costume pour faire une surprise à ses gosses... Chaque chapitre est une tranche de vie, un croisement entre Dickens et Mark Twain, et on comprend mieux pourquoi, finalement, les yakuzas dans les films de l'auteur sont si enfantins : c'est parce que Kitano lui-même ne cesse de se voir et de se raconter au passé.