Dans une parole d'enfant, Takeshi Kitano vient nous raconter son enfance dans le japon de l'après guerre. Entre un Petit Nicolas pour l'interpellation et les expressions et un Philippe Delerm pour le format (deux pages et un souvenir ou une histoire), Beat vient narrer les petits travers d'une société japonaise.
Loin d'être tendres, les souvenirs montrent les disparités flagrantes et la hiérarchie de la société japonaise des années 50 (et encore d'aujourd'hui, même si la pauvreté se fait moins existante ou moins flagrantes). Les rappels permanents à l'argent, à la faim, à l'impossibilité d'acheter illustrent un passé à la Kenzaburo Oé, avec une figure paternelle brillant par sa présence absente, proche ici du père dépeint par Sattouf dans sa biographie.
Un ouvrage court, rapidement dévoré, faisant souvent sourire mais la naiveté triste qui en émane, ce qui s'accroit encore avec les dessins simples mais non simplistes qui illustrent les petites nouvelles.
A mettre entre toutes les mains, et à diffuser autant que possible cette jeunesse encore trop méconnue.