Même ma mère a hésité à partir.

Voilà.

Malgré l'ignoble Aladin par Kev Adams et le supplice des quatre fantastiques , il aura fallu attendre les tout derniers jours pour se taper la pire purge de l'année 2015, montrant bien que c'est pas parce qu'il y a eu des trucs mauvais que la suite sera meilleure.
Le contexte : fête de noël parentale de bon aloi. Pour digérer après les (trop) nombreuses victuailles des fêtes, le weekend de noël, c'est souvent cinéma avec maman pour digérer. Qui dit cinéma avec mama, dit bien souvent la comédie française du moment, surtout dans un cinéma de petite préfecture (l'Orne, pour ne pas la nommer). Par exemple, l'année dernière, le choix s'était dévolu sur ... bien évidemment la famille bélier, lourdaud et bien de bons sentiments mais qui, au moins, était plein de réels bons sentiments très "vacances d'hiver", pas comme cette plaie.

Le grand partage est une comédie qui ne fait ni rire, ni sourire, ce qui est gênant pour une comédie. Mais surtout, au final, le message l'est réellement, gênant. Les personnages sont caricaturaux au possible, globalement méchants et mal joués (surtout quand ils sont donnés à des acteurs qui ont su jouer dans de beaux rôles, comme Bourdon, Viard et Vuillermoz). Anémone et Valérie Bonneton sont pitoyables, notamment avec un jeu tout en hurlement et mono-expressif, mais ça, c'était prévisible. On a donc déjà pour commencer un réel gâchis de potentiel par rapport au casting retenu.

Effroyablement mauvais, même pour une comédie française "familiale et grand public sortant pendant les fêtes", le film vaut un 2, à tout casser mais sombre vers l'affront du 1 pour son message, moitié pétri de bon sentiments, moitié méprisant, pour toutes les classes dépeintes dans ce naufrage. On parle bien ici d'un vrai mépris de classe, pas d'un regard tendre malgré l'horreur apparente comme le sont les films de Kervern et Délépine, ou comme a pu tenter de le faire Bernie Bonvoisin avec les démons de Jésus par exemple, maladroit, mais sincère.

Non, non, que nenni. Ici on a le bon gros mépris de classe bien lourd et insistant (bah oui, le spectateur est con, faut bien tout lui expliquer, faudrait quand même pas qu'il y ait du sous-jacent, du suggéré ou même, pire, des idées. L'auteur veut clairement jouer des codes qu'il ne maitrise pas, se viandant lamentablement sur toutes ses tentatives. Ni les exclus, ni les immigrés, ni les "bobos" (si tant est que cette dénomination ait encore existée au delà de 2008) ni les "riches" ou l'homo qui fait son coming-out (très) tardif ne sont abordés correctement. Même les premiers ressorts de base de la comédie sont allègrement piétinés.

Après un tel naufrage de direction, il va de soi que la lumière, comme la BO sont, bien entendu, totalement banales et passe partout, sans aucune tentative de se démarquer des autres futurs films du dimanche soir sur France 2.

Une plaie, une purge, une vraie, comme beaucoup de films certes, mais qui se démarque des autres mais son aspect méprisant de bout en bout.