Charles le michto
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Charles, bébé rescapé d’un crash d’avion, débarque en Europe à l’âge de 16 ans après toute une vie passée dans la jungle africaine, dans un climat de violence. S’il se retrouve là aujourd’hui, dans une petite ville grise et triste du nord de l’Europe, c’est en partie à cause de Google Street View et son image d’un jeune homme blanc au milieu d’un groupe d’hommes noirs à quelques kilomètres du lieu de l’accident d’avion survenu des années plus tôt. C’est son oncle, notable de la ville et héritier de ses parents, qui l’accueille au sein de sa famille. C’est la première fois que Charles rencontre cet oncle (homme influent, riche, autoritaire et absent), sa tante (femme sophistiquée à l’image de papier glacé tant elle n’a rien d’autre à faire de ses journées que d’entretenir son image et son corps), son cousin Frédéric (adolescent solitaire, accro à son ordinateur où il passe son temps sur le Darknet à regarder des vidéos de tortures en tout genre) et sa cousine Aurore (adolescente mal dans sa peau). Dans ce nouvel environnement à mille lieues de sa culture, Charles doit trouver ses marques ou plutôt faire semblant car il n’a qu’une idée en tête rentrer chez lui et retrouver celle qu’il aime. Et pour cela il a un plan. Plan qui va l’amener à manipuler son entourage à commencer par son professeur de français et la psychologue du lycée. Empli de colère face à ce monde qui l’entoure, ces gens qui le dégoûtent et l’insupportent et qu’il tient en partie responsables de son malheur, il ne recule devant rien pour arriver à ses fins. Les seules personnes qui trouvent grâce à ses yeux sont ses camarades de classe avec qui il se lie d’amitié et dont il a presque pitié car il les voit condamnés à une vie triste et toute tracée, piégés dans une société qui les écrase et anéantit leurs rêves et espoirs sans même qu’ils en aient conscience.
On se laisse embarquer par cette histoire très originale et son personnage atypique. Mais si l’on a de la tendresse pour Charles et que l’on souhaite qu’il parvienne à rentrer en Afrique pour retrouver son amoureuse, on en est pas moins mal à l’aise parfois par les méthodes qu’il emploie. Et si l’on comprend tout au long du roman qu’il échafaude un plan, on ne sait pas exactement lequel et on ne le découvre qu’à la fin du livre. L’écriture de Thomas Gunzig est incisive et sans concession et il nous dresse une galerie de personnages au vitriol qui nous inspirent selon les cas la pitié, le dégoût, voire même l’effroi,…
Créée
le 15 janv. 2018
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