Ove est sans doute le plus imparfait des hommes, il est râleur, maniaque, il ne supporte pas le désordre, il est grognon, il a bien l'intention de ne pas laisser les autres s'approcher trop près de lui, même ce chat sans queux qui semble tout de même vouloir s'imposer, il roule en Saab et ne supporte pas qu'on roule dans une autre marque de voiture, il est suicidaire... et pourtant, on ne peut pas s'empêcher de l'aimer peu à peu, quand on le découvre au fil de la lecture de ce livre.
Les autres personnages sont aussi d'une grande importance, ils sont atypiques (Parvaneh, d'origine iranienne flanquée d'un mari aux deux bras gauches et de deux petites filles, un chat pelé, un allergique en surpoids, des voisins avec qui la guerre a été intense pendant des années, même s'il y a eu des périodes d'acalmie, sa femme qui n'est plus là, mais qui a coloré la vie d'Ove...) et surtout ils insistent pour s'imposer dans la vie d'Ove, chacun à leur manière, chacun avec leur personnalité et eux aussi, on les aime. Parce que c'est grâce à eux qu'on réussit finalement à mieux connaître Ove
Le choc des rencontres non désirées par Ove qui souhaite plus en finir avec la vie que de tenter de vivre avec les autres est à chaque fois un régal, c'est souvent drôle ou émouvant, toujours tendre. Mais surtout, on a envie d'être avec eux, on a envie de vivre dans ce lotissement, de subir les grognements d'Ove...
J'ai eu du mal à les quitter tous à la fin du livre, j'aurais voulu continuer à vivre encore un peu avec eux, de faire partie de ce monde hétéroclite qui donne envie de croire en l'être humain.