Vieux, Râleur Et Suicidaire : La Vie Selon Ove, de Fredrik Backman, raconte l'histoire d'un vieil homme, Ove, veuf bougon et emmerdeur borné de première doublé d'un pinailleur intraitable et économe (ou radin). Mis en retraite forcé, il passe ses journées à tourner dans son lotissement à faire le gendarme, quand il ne cherche pas à se donner la mort, par divers moyens, pour rejoindre sa défunte épouse. Mais la vie, comme une joueuse malicieuse mais bien attentionnée, lui fait rencontrer des nouveaux voisins qui emboutissent sa boîte au lettre et interviennent, ainsi que d'autres personnages croisés plus tard qui frapperont inopinément à sa porte, à chaque fois qu'il veut tranquillement rejoindre l'au-delà.
Alors oui, on arrive à rire à la lecture de quelques chapitres, comme lorsque Ove, au volant de sa Saab méticuleusement entretenue, fait jurer un 'frimeur' en Mercedes qui ne respecte pas la limitation de vitesse ou lui coupe, plus tard, l'accès à la seule place restée libre d'un parking. C'est délectable. La scène se met facilement en image dans la tête.
Parmi les autres personnages, il y a Parvaneh, la nouvelle voisine installée avec sa famille, une adorable femme d'origine iranienne qui lui tient tête autant que le chat décrépi recueilli et qui lui fait savoir son mécontentement entre coups de griffes délibérés et feulements en le défiant du regard.
Entre des scènes du présent, on plonge aussi dans le passé et la jeunesse d'Ove, de sa carrière professionnelle, de la rencontre avec Sonja, la femme de sa vie qui lui a dit oui : un passé de bonheur mais aussi de drame.
On pourrait assimilé le vieux bougon suédois au personnage de Kowalski dans le film, Gran Torino, c'est certain : un type pas sociable, parfois exécrable envers son prochain, mais qui cache au final un bon fond.
Parfois on rit avec délectation, parfois on s'émeut sans semblant, le coeur gros, ravi d'avoir rencontré ce vieux bougon finalement touchant.