Ah, renouer avec la littérature anglaise… Toujours un grand plaisir et l’impression de renouer avec un ami à l’humour fin, cynique parfois désabusé et s’exprimant toujours avec talent. Et qui aurait à ses côtés un autre ami, français, qui traduirait ses paroles et… bref, arrêtons là la métaphore.

A lire Jonathan Coe, il me semblait avoir sous les yeux une sorte de "David Lodge nouveau". Même personnage dépressif, à la vie morne et pleine d’échecs, portant un regard triste et lucide sur le monde qui l’entoure,… Même style plein de mélancolie et d’espièglerie. Avec en plus un ancrage fort dans le XXIe siècle : Facebook et autres marques, et bien entendu LE fameaux GPS. Personnage essentiel du récit.

Il serait assez inutile de raconter l’histoire avec trop de détails. Disons que Maxwell Sim (comme la carte) fait beaucoup de rencontres et de voyages. Personnages passés ou juste rencontrés, femmes, hommes, proches ou non. On trouve de tout. Tout pour nourrir des réflexions sur lui, sa vie mais aussi la société qui l’entoure.

L’histoire suit sa logique, son cheminement, et ce n’est qu’arrivé à la fin et au très astucieux résumé de l’auteur que j’en suis venu à mesurer la richesse du récit que je venais de traverser.

Avec son style simple et percutant (drôle également, combien de fois ai-je souri ou ri ?) Jonathan Coe déroule son histoire sans en avoir l’air, l’émaillant de récits "externes" à son personnage, et écrit, écrit, écrit… Ça coule tout seul et dans le même temps fait montre d’une belle écriture.

On pourrait penser qu’on a vu suffisamment de personnages dépressifs, faisant le point sur leur vie, leur mariage raté, leur relation compliquée avec leur paternel, leur rapport compliqué aux femmes, leur misanthropie latente n’ayant d’égal que leur désir profond de s’intégrer à leur prochain,… mais on arrive toujours à être surpris par des auteurs comme Jonathan Coe qui arrivent à force de stratagèmes d’ingéniosité à capter notre attention (je n’écouterai plus jamais un GPS de la même manière. Tout comme je posais un œil nouveau sur les fourmis après Bernard Werber). Du style donc, mais aussi, et surtout, beaucoup de justesse. Le bon écrivain doit-il donc toujours être fin psychologue ?

Cerise sur le gâteau (là me vient l’image d’un Homer Simpson, yeux dans le vide et bave aux lèvres sur le mot "gâteeeaaauuu". Il faut que j’arrête de regarder Les Simpson) : la fin est un pur bijou et permet de refermer son livre/éteindre sa liseuse un grand sourire aux lèvres.

Un esprit acéré dans une plume de velours. Merci et chapeau Mr Coe.
Am3ni
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le 14 mai 2013

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Am3ni

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