Malraux n'aime pas parler de lui, c'est pourquoi ce récit n'est pas tant une autobiographie qu'un récit d'aventure et une réflexion sur la mort et le sens de la vie.
Il se devait d'inviter la Mort dans ce roman, lui qui l'a tant côtoyée. Il l'a fréquentée lors de la guerre d'Espagne puis contre l'Allemagne nazie. La mort s'en est ensuite pris à sa compagne Josette et à ses deux fils.
"La voie royale" devient alors, au-delà de la description très réaliste de la jungle khmère, le récit d'une longue agonie, celle de Perken. Car Malraux a besoin de parler de la mort et de la confrontation de l'homme à son destin implacable pour parler de la vie.
D'autres obsessions de Malraux sont projetées dans ce récit. Il s'agit de la recherche de la beauté et de la tentative de comprendre ce que nous ont laissé les grandes civilisations disparues.
"La voie royale" est ainsi un roman d'une grande profondeur et une bonne introduction au chef d'oeuvre qu'est "La condition humaine".