Dans un hôtel de luxe du centre de Reykjavik, un Père Noël est retrouvé un couteau planté dans le cœur. Gudlaugur était portier et homme à tout faire depuis une vingtaine d’année. Probablement l’employé le plus ancien de l’établissement. Il vivait dans un réduit sombre et sans confort du sous-sol de l’hôtel : un arrangement qui se voulait au début provisoire et qui a perduré.
Lors des fêtes de fin d’année, c’est « Gulli » qui se travestissait de rouge pour aller à la rencontre des enfants des riches clients et de ceux des employés de l’hôtel. Cette fois, le rendez-vous a dû être annulé : le Père Noël se préparait quand il rencontra son meurtrier.
Erlendur est sur l’affaire. Avec ses deux acolytes : Elinborg et Sigurdur Oli. On passe l’hôtel au peigne fin – en toute discrétion pour ne pas faire fuir les clients (étrangers et islandais) qui affluent à cette époque de l’année. Et sans raison évidente, le commissaire s’installe à demeure : il occupera durant toute l’enquête une chambre dans laquelle le radiateur est en panne.
Grace à un client britannique, collectionneur de disques vinyles, Erlendur découvre que la victime était – près de quatre décennies plus tôt – un ancien enfant star : un enfant doté d’une voix exceptionnelle qui lui aurait permis de devenir célèbre si la puberté ne s’en était pas mêlée. Deux disques ont d’ailleurs été enregistrés…
C’est avec plaisir que je retrouve Erlendur, commissaire traumatisé par la disparition de son jeune frère sur une lande hivernale. Après deux livres d’Arnaldur dans lequel Erlendur était absent, le charme son peu ours opère de nouveau. Je retrouve également Eva Lind plus fragile que jamais et vois arriver un personnage qui deviendra lui aussi récurrent : Valgerdur.
Un opus agréable dans lequel la beauté sauvage de l’Islande est absente. Cette fois, toute l’enquête se déroule dans les murs de l’hôtel. Comme Erlendur, le lecteur n’en sortira pas avant le fin mot de l’histoire. Dans cette enquête, point de lacs glacés, point de paysages lunaires, point de lande ni de toundra arctique. Point de route désolée serpentant entre les coulées de laves pétrifiées. La seule concession au pays habituellement considéré comme un personnage à part entière est cette neige que le commissaire et sa fille regardent tomber lourdement par la vitre de la chambre.