Deuxième volume du Cycle d'Ender, « La voix des morts » se révèle très différent du premier mais tout aussi captivant .
L'environnement spatio-temporel a considérablement changé.
- ATTENTION, SPOILER -
Plus de 3.000 ans ont passé. L'action se déroule presque exclusivement sur Lusitania, une planète colonisée par l'humanité, laquelle, depuis l'élimination des « doryphores » grâce à Ender, a prospéré et institué un gouvernement, d'apparence démocratique, qui régit l'expansion de l'homme dans l'univers notamment grâce à un système complexe de communication instantanée affranchi de toute notion de distance.
La singularité de Lusitania, outre, comme son nom l'indique, d'être administrée par des Portugais (des Brésiliens plus exactement) est avant tout d'abriter la seule espèce intelligente non humaine découverte depuis l'exploration de l'univers : les piggies (on comprend à quoi ils peuvent ressembler). Le gouvernement a chargé des « xénologues » d'étudier ceux-ci, mais avec l'interdiction absolue de leur transmettre la moindre influence humaine, qu'elle soit technique, culturelle, sociale ou autre.
Ender, (que l'Histoire politique et la mémoire collective ont paradoxalement, en 3.200 ans, retenu de façon très négative, non comme le sauveur de l'espèce humaine mais comme le « Xénocide », destructeur d'une forme de vie extra-terrestre douée de raison), réapparaît âgé d'à peine... 40 ans, grâce aux effets des nombreux voyages interstellaires qu'il a accomplis à la vitesse de la lumière pour parcourir les planètes conquises par l'homme afin d'accomplir sa mission de « porte parole des morts », sorte de prêtre laïc perpétuant la philosophie issue du livre « La reine et l'hégémon » dont Ender est lui même l'auteur. Cet ouvrage, à vocation expiatoire et d'une totale empathie à l'égard des espèces non humaines, a beaucoup influencé certains intellectuels. Mais Ender est aussi à la recherche d'une planète permettant d'accueillir et de faire se reproduire une reine doryphore ayant survécu au xénocide...
Trêve de détails, ici fastidieux et trop explicites, Ender est appelé sur Lusitania pour « dire la mort » d'un xénologue exécuté de façon atroce par... les piggies ! Le livre se déroule dans l'espace confiné d'une petite communauté humaine (et non humaine) au sein de laquelle Ender va s'employer à comprendre ce qu'il s'est réellement passé, au delà des apparences trompeuses, entre les humains et les piggies et parmi les hommes eux-mêmes.
Les relations avec les piggies sont captivantes et inquiétantes. L'environnement de la planète est inattendu. Il y a a un côté presque orwellien (même si, là, on se délecte d'une sorte de big sister sympathique et très inspirée, née au sein des réseaux virtuels et dotée d'une vie propre ). Les aspects ethnologiques et biologiques, la religion ( un zest de prosélytisme tout de même Mister "Mormon" Card... encore que... En tout cas la religion et la croyance ne sont pas dévalorisées, c'est le moins qu'on puisse dire...), la tolérance, la résistance au totalitarisme, le sens de la mort, la passion, le mensonge, l'amour filial et fraternel, sont autant de thèmes transversaux qui catalysent l'intrigue et donnent de la profondeur et de l'attrait à ce beau roman de SF original et vraiment prégnant.
Je fais tout de même une pause avant de poursuivre le cycle pour ne pas tourner capra...

Parmenion
8
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le 27 janv. 2014

Modifiée

le 29 janv. 2014

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