Ayant commencé à découvrir la plume d'Olivier Péru avec son très sylvestre "Druide", la saga des haut-Conteurs m'appelait depuis un moment de son envoûtante voix.
Ce premier tome installe clairement l'univers, l'époque, les personnages : Roland, le jeune fils d'un aubergiste de province dans l'Angleterre du XIIème siècle, va croiser la route des célèbres et mystérieuses capes pourpres. Happé par l'aventure qu'il appelait de ses vœux, sa vie va basculer par une nuit mâtinée de peur et de courage...
Récit clairement destiné à un jeune public, il offre néanmoins une narration soignée faite d'indices judicieusement distillés ainsi que d'un sens des rebondissements maîtrisé. De jolies illustrations en noir et blanc émaillent l'histoire en ajoutant un soupçon d'ambiance à celle déjà finement installée. Si le héros se sort parfois un peu aisément de situations délicates (mais rien de trop outrancier non plus), il semble hésiter et craindre certains moments comme pourrait le faire un jeune garçon de cette époque ô combien plus rude que la nôtre (et donc peuplée de jeunes gens beaucoup plus marqués par la vie).
Le lien qui unit les haut-conteurs est vraiment une jolie trouvaille et le jeune Roland trouve rapidement toute sa place au milieu de ces figures emblématiques. L'aventure est suffisamment bien narrée pour que le lecteur ne s'ennuie pas une seconde. La fin est à cet égard tout à fait soignée et efficace.
Le décor est à présent solidement ancré, les enjeux posés et les aventures qui suivent devraient se révéler encore plus passionnantes. Le jeune Roland va à présent arpenter les routes et il risque d’attraper des cors...