Touchant et authentique, un récit initiatique qui aborde avec beaucoup de justesse des thèmes aussi différents que l’absence de repères au sein du cercle familial – ces digues naturelles, la perte psychique sinon physique de l’être cher, l’exclusion sociale, l’éveil du désir, les traumatismes de l’enfance et leurs répercussions sur le temps présent et les perspectives à venir, l’uniformisation urbaine des quartiers périphériques ou encore le délitement progressif de nos candides croyances face au regard intransigeant de la science, cette grande fabrique à désillusions. Portée par la voix tantôt naïve tantôt révoltée d’une jeune héroïne-narratrice à la détermination sans faille et au verbe cru (comment ne pas faire le parallèle avec l’excellent Grave de Julia Ducourneau, sorti en salles il y a maintenant deux ans et dont certaines scènes sont en bien des points similaires avec les descriptions saignantes, viscérales même que l’on retrouve à de très nombreuses reprises dans le présent ouvrage) La Vraie Vie, auréolé de six prix dont celui du roman Fnac, fera date. C'est certain.