Hors sol

Dans un monde qui précède juste l'élection de Donald Trump, l'auteur nous fait accompagner le road trip d'un directeur de fonds d'investissement spéculatif aux méthodes malhonnêtes, à la poursuite d'un rêve creux de jeunesse. Il pense pouvoir quitter sa vie qui dégringole tant sentimentalement que professionnellement à la suite d'une enquête de la SEC pour délit d'initié. Il jette ses téléphones, cartes de crédit et prend un billet de car pour retrouver un premier amour. Ce faisant avec sa fortune, il abandonne non seulement ses luxueuses apparences., mais toutes ses responsabilités et notamment son fils autiste avec lequel il n'arrive pas à nouer de contact. Sous ce vernis de dérive à la Kerouac, le roman est désespérant de vacuité et exaspérant de superficialité pendant 200 pages. Tous les personnages semblent se replier sur leurs certitudes, n'avoir qu'un contact virtuel avec la réalité, déformé par le prisme de leur propre névrose, et surtout par l'angle de plus en plus fermé de leur vue. On comprend en fin d'ouvrage que le but de l'auteur est de le souligner : nous sommes devenus hors sol, connectés mais solitaires, de plus en plus éloignés de notre nature profonde et obtus à l'autre. Beaucoup d'amis Instagram mais peu dans la vie. Bon. La fin rattrappe le reste, et la plume n'est pas mauvaise. Mais toute cette superficialité écœurante ne justifie pas l'ennui que l'on consacre aux 200 premières pages