Lapensée en Lapvonarborescence, l'arborescence pense Lapnée en plus.
Lapvona frappa, encense défiguré du t'aime. Lapvona est la Menuiserie de Stupeflip, l'entité démoniaque qui rôde toujours en 2024. Villiam est mon héritier galant, Dibra sonne comme une lionne, tout droit sortie du royaume de Mufasa. Luka ([louka] ?) m'évoque une peau beige et des yeux marron profond, le même prénom que le garçon sauvage d'un film français. (Луука ?) Des boucles me débectent.
Les personnages évoluent car leurs croyances évoluent. En plus notre perception de chacun d'eux évolue. Et cela n'est pas déterminé par leurs actions mais par qui ils sont.
Le mariage écarlate + l'attente de l'Avènement du Messie m'ont fait penser à Midsommar ;
L'univers diégétique est à son prime dans le roman, ø temporalité ø géographique : pas de situation, le village n'existe pas. Le village n'existe pas, il est pure création imaginative, et pourtant on rencontre le village. On rencontre multitude de trucs, de ruelles, de truands. On rencontre sans savoir pour combien de temps on reste, avec qui on va le plus accrocher, c'est une fête au village où on essaie de sociabiliser. Il n'y aucun marqueur de temporalité donc aucune rupture, aucune ellipse, et cette continuité désintéressée sied tout à fait à l'univers dont il est question : une commune médiévale sans sens commun, sans convention du temps, sans sens de la productivité, sans horaire fixe de centre économique, pas de métro boulot dodo, on tâche juste de se dépêcher d'aller chercher de l'eau avant d'avoir soif.
(Wait, spoilers)
Les règles ne sont donc pas absurdes, car tout empressement est nécessaire à la survie - rien n'est issu d'un modèle capitaliste vecteur de normes aliénantes. Enfin, il y en a, des règles absurdes. Elles sont précisément au centre du roman ; ce noyau est d'ailleurs très très dense. En fait ces règles connes qui cachent la Grande Arnaque de la seigneurie (Villiam retient l'eau, organise les raids banditistes, etc) vont en intéresser certains - Grigor -, être déjouées par d'autres - Marek, Dibra, fin, bref - et ne sont pas juste un cadre qui ceinture le livre, mais une fourberie à laquelle on s'intéresse en tant que catalyseuse des esprits politiques de chacun des Lapvoniens. (Super clair dit comme ça bravo Vitch...)
Quelque cchose de très classe quant + la temporalité : Jude, après avoir tué Klim, et viole Agata en "rêve", pense littéralement à son sentiment qu'il n'y a pas de temporalité. Or à partir de ça, les évènements s'enchaînent en cascade, créant une temporalité intrinsèque à la logique de cascade et là pour le coup une notion de temps est distillée.
Ce roman, c'est vraiment GARGANTUA, mais encore plus approfondi, d'un point de vue littéraire c'est encore plus stimulant mais sinon c'est la même chose
Agnes Obel - The Curse
Java - Sexe, Accordéon et Alcool