Encore une écriture bien particulière. Se lit avec une petite mélodie dans la tête, c'est percutant à soi, stimulant pour l'imaginaire, d'une grande violence à peine dissimulée dans ce qui prend l'apparence d'un conte. Ces trois figures féminines qui se libèrent d'une violence masculine ont quelque chose de mythologique : elles l'acceptent longtemps, s'y opposent d'un seul coup comme autorisées par les Dieux, se libèrent d'un geste héroïque, regrettent dans un sentiment de culpabilité ("on aurait peut-être pas du" : un résumé de ce qui maintient les situations d'oppression partout) prêtes à rouler leur pierre en guise de rédemption, et enfin achèvent de s'émanciper durablement. C'est beau mais poignant.