Dans un futur lointain, probablement des siècles et des siècles, l’espèce humaine a disparu suite à une hécatombe inexplicable. Elle a laissé derrière elle un empire stellaire, s’étendant sur une faible partie de notre galaxie. Mais aussi des intelligences — artificielles — qui s’occupent de cet empire en attendant le retour de l’Homme. Certaines le cherchent et d’autres se préparent au futur. Elles se sont réunies dans l’Urbs, complexe depuis lequel elles gèrent les affaires. L’empire humain est harassé dans ces confins par des hordes de barbares. Ici, commence les problèmes des intelligences, comment protéger l’empire des invasions barbares, sachant que leur programmation les empêche de porter atteinte à des entités biologiques.


Plautine est l’une de ces intelligences, au fil du temps elle s’est métamorphosée en une nef géante et d’une complexité vertigineuse. Elle parcourt les immensités de l’empire à la recherche de l’Homme, jusqu’au jour où un signal attire son attention. Elle décide d’appeler un vieil allié à la rescousse, Othon qui est lui aussi transformé en nef, mais contraint à l’exil depuis une éternité.


Latium est le premier roman de Romain Lucazeau, découpé en deux tomes, pour des raisons éditoriales ? Ou pour ne pas effrayé le lecteur. Bon, sans rire, c’est plus pratique d’avoir deux pavés de plus de cinq cents pages plutôt qu’un seul de plus de mille pages. Le choix se comprend.


L’auteur s’est illustré auparavant avec plusieurs nouvelles qui ont eu leur petit effet sur la communauté française affectionnant la science-fiction. Son CV est assez impressionnant, même si cela ne fait pas tout. Vous pouvez faire un petit tour sur sa page wikipedia et lire sa biographie, il s’agit, pour sûr, de quelqu’un de brillant.


D’après ses dires, il a passé six années sur ce livre et honnêtement à la lecture ça se ressent. Le décor posé est riche, les codes de la tragédie sont connus et respectés. L’univers est foisonnant, illustré et documenté.


Pour ma part, Latium m’a émerveillé, il n’est pas toujours facile à lire et à plusieurs reprises il m’a été nécessaire d’effectuer des recherches de termes, de références et de mots. Mais cette dimension fait aussi partie de la lecture, elle permet de s’enrichir.


Il y a un petit moment qu’un livre de science-fiction ne m’avait pas autant fait rêver. Certains parlent de « Sense of wonder », je préfère le terme d’émerveillement. Le livre se pose clairement sur ce parti pris, la fresque qui se déroule au fil des pages est immense.


À côté de ça, il y a aussi un amour de l’histoire, de l’antiquité, qui se diffuse à travers les pages, ponctué de nombreuses références philosophiques et littéraires. Dans les passages de batailles et d’ambiance martiale, il est clairement fait appel à des références homériques. Ces passages sont biens amenés et rythmés, ils donnent clairement au texte une dimension épique.


Le livre permet aussi bon nombre de réflexions, notamment sur « qu’est-ce que l’humanité ? » ou sur la question des intelligences artificielles.


C’est donc un livre exigeant, mais d’une richesse incroyable. J’ai été conquis et j’attends avec impatience sa prochaine publication, même si c’est dans six ans ! En attendant, à l’occasion je récupérerai quelques-unes de ces nouvelles.


Un livre à lire absolument et un auteur à suivre.


La critique disponible sur mon blog : http://lecture42.blog/index.php/2016/12/27/critique-de-la-duologie-latium/

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le 27 déc. 2016

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