Un grand roman désservi par une critique un peu datée
Ce premier volet de la trilogie USA de John Dos Passos marque un tournant dans la littérature contemporaine. C'est la première fois qu'un auteur brise la trame narrative en construisant son récit sous plusieurs formes entremélées :
- des actualités : coupures de presse, grands titres, bouts d'articles sur la grande et la petite Histoire, faits divers, faits marquants
- des récits sur les grands hommes du siècle où une vie édifiante est racontée en quelques pages,
- l'histoire plus complète et détaillée de plusieurs personnages hommes et femmes de tous horizons et aux destins à la fois proches et éloignés.
- de petites histoires pas toujours très claires réunies sous une appellation étrange : chambre noire.
Tout ceci forme un roman dense et riche sur l'Amérique du début du vingtième siècle à l'entrée en guerre.
L'histoire principale est celle de cinq personnages dont certains se croisent :
- Mac, un ouvrier syndicaliste qui fuit un mariage raté en allant assister à la révolution mexicaine,
- Eleanore, une jeune femme idéaliste qui échappe à une petite vie miséreuse en devenant décoratrice à New York
- J.Ward, un jeune homme entreprenant qui devient publicitaire de renom
- Janey, une jeune femme qui rève du grand amour et devient la secrétaire de J.Ward
- Charley, un mécanicien qui s'engage comme ambulancier en Europe. Le livre se termine sur son départ pour la guerre.
Ces cinq personnages ont des destins éloignés mais beaucoup de points communs : ils partent de rien, collectionnent les petits boulots, sont malheureux en amour, courent après l'argent...
Un grand roman desservi par une traduction un peu datée.