In petto
Radiguet, l'élégance du style, la violence des passions, la précision dans la description des élans et des tortures qu'ils imposent à l'esprit. François de Séryeuse, à l'onomastique digne d'un fatum...
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le 20 mai 2017
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Le bal du comte d’Orgel, Raymond Radiguet, Le livre de poche
Un jeune homme, François de Séryeuse, fait la connaissance du comte Anne d’Orgel et de sa jeune femme, Mahaut. Il tombe sous le charme d’icelle et devient un intime du couple.
"Roman d’amour chaste", écrit l’auteur dans l’une de ses notes rapportées par le préfacier Jean Cocteau qui l’a bien connu. "Mondain" est-il aussi noté. Très justement. Je pourrai ajouter élégant, précieux et gentiment suranné. Le tout pour un court roman très décalé de l’époque actuelle, très peu en lien avec nos préoccupations quotidiennes et particulièrement en ces moments moroses et incertains. J’ai beaucoup aimé ce livre d’abord parce qu’il est tout ce que j’ai écrit ci-avant, il offre une bouffée d’oxygène bienvenue et étant totalement hors époque et ensuite parce qu’il prend son temps, il installe les personnages, leurs doutes et questionnements, la montée du désir non pas sexuel, mais de passer du temps avec l’être aimé, de ne pas se séparer, de braver l’interdit de l’adultère ne serait-ce qu’en pensée, de trahir un ami en désirant son épouse… C’est beau, daté et intemporel.
Raymond Radiguet, mort à 20 ans, écrivit de fait, ce texte très jeune. Il y fait montre d’un talent et d’une finesse renversantes, d’un sens de l’observation et d’une connaissance des hommes et des femmes dans le domaine de la séduction, de l’amitié confondants. Écrit un peu après son sulfureux Le diable au corps, que je n’ai pas encore lu, mais qui me paraît désormais inévitable.
Créée
le 20 août 2024
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