Le berger de l’Avent, Gunnar Gunnarsson, Zulma (traduit par Gérard Lemarquis et María S. Gunnarsdóttir)
Comme chaque année depuis 27 ans, Benedikt, à l’approche de Noël, part dans la montagne avec ses fidèles chien Leó et bélier Roc, à la recherche des moutons égarés, pour les ramener à leurs différents propriétaires. Mais cette année, les conditions sont éprouvantes, le blizzard ne cesse de souffler, fatiguant homme et bêtes.
Très court roman paru en 1936 et très célèbre en Islande. Gunnar Gunnarsson a été pressenti plusieurs fois pour le Nobel de littérature sans succès.
Roman de la nature dans ce qu’elle a de beau, de rassurant et d’hostile : "Quand le blizzard s’abattit sur Benedikt et ses compagnons, ce fut si brutal, si soudain que cela ressemblait à une embuscade." Il faut aimer les descriptions de paysages enneigés, glacés, accidentés… les conditions extrêmes dans lesquelles la mort rôde en permanence ? Le moindre faux-pas et c’est la fin. Il faut avoir envie de se dépayser, de quitter la douce chaleur de la maison et le moelleux du canapé pour se plonger dans cette superbe lecture. Car effectivement, c’est beau ! L’homme non pas face mais avec la nature. Benedikt ne la combat pas, il se meut dedans, fait avec : le trio qu’il forme avec Leó et Roc est indispensable, solide, ils comptent les uns sur les autres pour se guider, rester en vie.
"Un chef-d’œuvre, un texte hors du temps", écrit Jón Kalman Stefánson. Pas mieux.