"Le bikini de diamants" n'est pas un polar au sens premier du terme même s'il y a bien un shérif qui cherche à enquêter sur un homme suspecté de nombreux délits, souhaitant plus que tout au monde le prendre la main dans le sac.
Sagamore Noonan semble être un fermier à la tête d'une exploitation, trimant vingt heures par jour pour subvenir à ses maigres besoins et s'acquitter des impôts qui pèsent lourdement sur les épaules des pauvres contribuables texans, allant jusqu'à tanner des peaux de vaches dans l'espoir de produire du cuir. Lorsque son frère Sam, dit Pop, et son neveu Billy, sept ans, débarquent sur sa propriété, ce laborieux laboureur les accueille sans façon et associe rapidement Pop à ses méthodes de culture, ce dernier semblant connaître d'instinct les moyens de faire fructifier l'activité de son aîné.
Billy, jeune narrateur, rend compte avec ses yeux d'enfant d'une réalité très approximative où la naïveté et la confiance en l'adulte ne se heurtent jamais au pragmatisme des grandes personnes. Son interprétation des faits apporte une fraîcheur qui, combinée à l'humour très second degré des dialogues et des situations, fait de ce récit un ovni assez inclassable, sorte d'ethno-polar rural, se résumant somme toute à une accumulation de blagues potaches.
Roman des fifties, le genre ne vieillit pas très bien, de mon point de vue, malgré la nouvelle traduction de Gallmeister. La vision des femmes, l'opposition manichéenne entre méchants et gentils qui n'est pas sans rappeler l'éternelle poursuite entre Titi et Gros-Minet, et le rythme narratif sont surannés et ont ponctuellement engendré l'ennui dans une lecture que j'espérais très enlevée.
Divertissant et spécial, mais pas inoubliable.