Lu en Mars 2021. Édition Folio dans Le Monde comme il va 7/10
Conte orientaliste très court de Voltaire. C’est peut-être le moins centré sur la morale et le plus sur le voyage, le parcours initiatique. Ainsi, Rustan, à la fin de son rêve n’a pas appris grand-chose. Il a vécu une aventure comme le ferait un enfant dans son imagination éveillée. Topaze et Ébène ne sont pas le bon et le mauvais génie, ils ont vécu une heure normale pendant que leur maître dormait. Mais leurs transformations durant le rêve ont prouvé quelque chose, Rustan ne peut pas se passer d’eux.
La force de ce petit conte réside dans l’univers fantastique dans lequel nous sommes plongés, ainsi que dans la plume très élégante et fluide de Voltaire.
Ce n’est pas d’une grande richesse, le thème de la destinée est plus longuement évoquée dans Candide ou Zadig, mais ça a le mérite d’être très rafraîchissant.
« Le combat se passa le mieux du monde ; Barbabou fut tué roide, et le peuple en fut charmé, parce qu’il était laid, et que Rustan était fort joli : c’est presque toujours ce qui décide de la faveur publique. » (p96)
« Nos idées ne dépendent pas plus de nous dans le sommeil que dans la veille. » (p102)