Cette histoire de l'évolution démocratique de la France, signée par Pierre Rosanvallon est passionnante, érudite... et d'une grande clarté. Reste que la grande culture classique de l'auteur révèle bien des limites quand il fourbit des propositions. Rosanvallon semble rêver une foule électrice rationnelle qui n'a jamais existé. Au final, la proposition qu'il esquisse semble claudiquante : quelle place pour les partis politiques ? Le parler vrai, l'homme de confiance, signifient-t-ils quelque chose à l'heure de la post-vérité et de l'hypermediatisation ? Si bien sûr, nous sommes tous d'accord pour améliorer le contrôle démocratique citoyen et indépendant, reste que le «Bon gouvernement» semble tout de même parler d'un temps où il a pu être rêvé, à défaut d'exister. Comme des propositions de bon père de famille à une époque ou la famille n'est plus.