Avec une fille ado, il m'arrive d'étendre ma culture générale avec de la littérature ado, un genre qui n'existait pas vraiment quand j'avais l'âge de la cible.
Je n'attendais rien de spécial de ce titre et j'ai été agréablement surprise tout le temps. Déjà, le style : direct, franc qui ne cherche par à faire de la retape spéciale d'jeuns avec du wesh wesh tous les trois mots, une écriture fluide, immersive, comme si un pote me racontait l'histoire au creux de l'oreille.
Ensuite, les sujets. Bien sûr que le roman jeunesse a toujours un peu une fonction initiatique, mais là, c'est varié, c'est direct, c'est intelligent et l'histoire n'évacue rien : la maladie, la mort, le deuil, l'exil, mais aussi la politique dans un contexte très juste et très contemporain.
L'intrigue est bien menée et on a envie de voir où vont les personnages. Lesquels sont bien caractérisés, sans jamais sombrer dans la caricature. Pour tout dire, j'ai même reconnu du monde que je côtoie.
Le personnage principal n'est pas un héros, il n'a pas de super pouvoir, il n'est pas forcément super beau ou super courageux… il se démerde, comme il peut avec ce qu'il a, parfois il est un peu mauvais, parfois il s'en sort mieux, un peu comme nous tous.
Rien n'est manichéen dans ce récit par ailleurs très ancré dans son époque. C'est même plutôt subtil et du coup, on se laisse à être touché par cette galerie émouvante de portraits de gens du palier d'à côté (ou de la ferme voisine, c'est selon…).
Bref, on se laisse prendre facilement par l'histoire et on apprécie particulièrement un auteur qui ne prend pas ses lecteurs pour des demeurés.
En fait, on se demande même ce qu'il laisse à la littérature adulte !