Coup de cœur !
C'est avec ce roman publié à titre posthume que j'ai eu le plaisir de faire connaissance avec Alphonse Allais dont l'humour et la plume facétieuse m'ont totalement séduite.
Alphonse Allais fut sans conteste un joyeux drille et un grand farceur. Plus loufoque qu'absurde, sa narration met en scène d'improbables personnages qu'on peut qualifier avec justice de "ratés" et qui, disons-le tout de go, ont bien cherché et mérité leur sort : Guillaume de la Renforcerie, Marie-Blanche Loison, Népomucène Le Briquetier ou encore Berg-op-Zoom mêlent leurs existences dans cette bouffonnerie, non exempte de philosophie, qui m'a très souvent fait éclater de rire.
Le style d'Allais est largement étayé par des digressions et des commentaires qui peuvent le rendre un peu ardu à suivre mais qui, de mon point de vue, lui donne surtout une bonne dose de piment. Ne serait-ce que les notes de bas de pages rédigées par l'auteur lui-même et les intitulés de chapitres tous plus truculents les uns que les autres.
"CHAPITRE QUINZIÈME - Dans lequel, si le lecteur veut bien tendre l’oreille, il percevra le résigné gazouillis solitaire de cette petite oiselette rose et blanche qu’est notre jeune et candide amie Marie-Blanche, la bien nommée, pâle victime du milieu cynique et débauché dans lequel les hasards de la vie, aidés par les mauvais traitements de ses parents, – la mère, une pas grand-chose, le père, ancien préfet de l’ordre moral, tombé dans la plus crapuleuse fange, – l’ont menée,
provisoirement, osons l’espérer, pauvre petite !"
En bref, j'ai beaucoup ri, je me suis follement amusée et je pense que je vais réitérer l'expérience au plus tôt.