La relation de Mandelstam à l'écriture est conflictuelle, charnelle et passionnée.
Dans ce petit recueil, traduit ici par Jean-Claude Schneider, où il évoque puissamment son enfance dans le Saint-Pétersbourg d'avant la révolution, on ressent toute l'intensité de son désir de redonner substance au révolu qui résonne pourtant si bruyamment dans sa mémoire. D'arracher au temps ce que celui-ci semble vouloir enfouir dans l'oubli.
" Et malgré tout, seuls des masques de voix étrangères ornent les murs vides de mon habitation. Se remémorer veut dire : remonter seul le lit d'une rivière asséchée. "