L'action se situe aux E.U., principalement en Floride dans le milieu des livres : libraires, éditeurs, écrivains et collectionneurs de manuscrits et d'éditions rares.
Voilà un roman qui me réconcilie avec la littérature américaine d'aujourd'hui. Non que ce livre soit un chef d'oeuvre mais il présente suffisamment de qualités pour que j'en dise du bien.
D'abord le style : Gresham dispose d'un ton direct, sans fioriture inutile agrémenté d'un vocabulaire suffisamment riche pour éviter la sécheresse. Par ailleurs, l'auteur enchaine des phrases bien équilibrées et de longueurs variées. Il évite, de la sorte, la monotonie.
La construction ensuite : le lecteur passe d'un monde à l'autre (des cambrioleurs, des policiers, des assureurs, des écrivains, des libraires, des éditeurs) sans se perdre dans ces méandres grâce à de courts chapitres et à de brèves mais justes présentations des lieux et du temps.
Pour parler de la faune qui gravite autour des livres, l'auteur use d'un humour pince sans rire et nous dépeint des personnages hauts en couleur. Tout l'intérêt de son roman réside dans la description de ce milieu mais aussi dans les jugements qu'il porte sur certaines productions traitées de « ragougnasse » par l'excellent traducteur qu'est Dominique Defert.
Sur la fin, l'auteur n'évite pas –hélas !- certains clichés ni stéréotypes. Nous avons droit à l'inévitable scène de coucherie à laquelle on croyait éviter jusqu'au bout et à la vision d'une société française très libertaire.
Si vous voulez passer un bon moment en cette période de vacances, ce livre vous comblera. Ne comptez pas y trouver de profondes réflexions métaphysiques mais les lignes concernant les écrivains, leur difficulté à se faire éditer ou, encore, à présenter un second roman après un succès d'estime vous montreront l'universalité de la création littéraire et de la difficulté à percer.