Et une grande frite siouplait
Juliet Ashton est une jeune écrivain et journaliste connue pour ses chroniques Izzy Bickerstraff s'en-va-en guerre. Le conflit mondial terminé elle décide d'abandonner son pseudonyme afin d'écrire un nouveau livre sur l'extermination des nuisibles. Le sujet l'inspire de moins en moins, heureusement, le Times lui propose d'écrire un article à propos des vertus philosophiques de la lecture, grassement payé qui plus est. Peu après, elle reçoit une lettre d'un certain Dawsey Adams qui a acheté un exemplaire d'un livre de Charles Lamb lui ayant appartenu auparavant, il est très emballé et lui demande si elle pourrait lui faire parvenir une biographie de l'auteur. Elle commence une correspondance assidue avec lui, et découvre l'existence du Cercle Littéraire des amateurs de tourtes aux épluchures de patates de Guernesey sur les îles Anglo-Normandes. Lors de l'occupation allemande, un groupe d'habitants fut conviés à dîner d'un cochon grillé qui avait été caché aux soldats. Après les festivités, ne s'étant pas rendus compte de l'heure, ils rompent le couvre-feu et sont découverts par les militaires. Ils sont terrifiés, mais c'est sans compter sur la présence d'esprit de la rusée Elizabeth qui prétend qu'ils s'étaient réunis pour discuter de littérature. Les autorités en place sont ravies de cette initiative et les encouragent à continuer, ainsi va être créé le Cercle qui changera la vie des habitants du village. Juliet est fascinée par cette histoire, elle se met à écrire avec plusieurs membres de l'organisation, et à passer de longues heures à la bibliothèque pour en apprendre plus sur l'occupation des îles, oubliées par les livres d'histoire.
Cette fois je me suis fait avoir, au moins cinq personnes m'avaient conseillé ce livre, qui au premier abord ne m'attirait pas, je préfère lire des livres qui ont fait leur temps et dont le succès a pu défier les modes. J'aurais dû écouter mon instinct et la bonne vieille loi de la couverture. "Il ne faut pas juger un livre selon sa couverture"? Que nenni! La qualité de son contenu est proportionnelle à la sobriété de sa couverture. Ici, de jolies couleurs, des lettres entassées tenues avec un nœud en trompe-l'œil et le titre en écriture manuscrite avec une plume et un titre bien accrocheur, j'aurais dû m'en douter, l'intérêt du contenu est proche du néant.
Une auteurE dont le meilleur ami-et-éditeur est gay, perdue dans un mélo convenu, et dont le coeur oscille entre le riche héritier et le paysan timide. La mièvrerie vous colle aux doigts c'en est terrible.
Le choix d'un roman épistolaire n'était vraiment pas judicieux, et je pense qu'il a surtout servi à pallier le manque d'imagination des auteurs quant aux transitions entre les épisodes... Parce que oui, elles s'y sont mises à deux pour faire ce truc.
Comme ce n'était pas encore assez vendeur on a décidé d'ajouter quelques passages sur les vilains nazis (mais pas trop), parce que quand même y en a des bieeeens. En ce qui concerne le style, il est absent, tout les personnages ont le même, c'est terrifiant.
L'alter ego de Carrie Bradshaw est insupportable, tout comme les autres personnages du roman qui ne servent qu'à la mettre en avant.
En cuisine on parle de "junk-food", de la nourriture malsaine, frite de préférence et faite à la va-vite qui va remplir le ventre juste le temps de rentrer chez soi ; je crois que nous sommes devant un exemplaire parfait de junk-book. Bref, espérons que cette tentative de roman disparaisse dans les limbes de l'édition, d'où il n'aurait jamais dû sortir.