Un régal : une réécriture de l'Iliade, centrée autour de la relation entre Achille et Patrocle, le tout vu à travers les yeux de ce dernier. Le style est correct, sans plus. La narration à la première personne est un peu facile... si Patrocle était une fille, ça lorgnerait presque en direction de Twilight. Mais, mais, Patrocle est un homme et Madeline Miller connaît son sujet.
En fait, environ un quart du livre recouvre l'Iliade. On a donc droit à tout ce qui se passe avant et après, et ce sont les passages les plus intéressants. L'auteur parvient à réconcilier plusieurs traditions en conservant par exemple Phénix comme précepteur d'Achille mais en incluant aussi plusieurs chapitres (très réussis) chez le centaure Chiron.
L'histoire d'amour entre Patrocle et Achille est bien construite mais parfois un peu simpliste. À certains moments, la modernité du livre transparait. Les dialogues manquent souvent de la formalité un peu pompeuse d'Homère. Les épithètes homériques sont rarement là. Patrocle est un tout petit peu trop sensible et ne se bat pas, ce qui me faisait un peu peur étant donné son combat trop bien contre Sarpédon. Qu'on se rassure, tout ou presque est conservé.
Le personnage de Briséis est un peu plus étoffé. Agamemnon et Ulysse en prennent pour leur grade. Les dieux ne sont pas très présents, mis à part Thétis, présence menaçante tout au long du roman.
Reste au final un roman très fidèle à la mythologie (enfin, à une des mythologies, celle d'Homère en particulier) écrite par quelqu'un dont c'est visiblement la passion. Je me suis régalé de bout en bout et je le conseille à tous ceux qui aiment la mythologie ou que la longueur de l'Iliade rebute.
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