J'ai beaucoup de mal à noter ce livre tant les différents passages m'ont inspirés du plaisir ou de l'ennui, voir une quasi envie d'abandonner la lecture.
Globalement, le style est à la hauteur de l'ambition : faire découvrir l'Illiade, rendre accessible ce mythe à celles et ceux qui ne le connaîtrait pas. En ce sens, Madeline Miller nous propose une réécriture inspirée, elle parvient à s'approprier chaque personnage et à lui insuffler sa touche personnelle sans dénaturer les héros tout en s'autorisant des libertés avec le canon mythique.
Les combats sont retranscrit avec un souffle épique, même si certaines adaptations rendent certaines mort presque décevante par rapport à l'originale, mais logique dans le fil de cette histoire là. Il y a quelques longueur dans certaines description de paysage, mais cela permet de se plonger dans un univers riche. De même, on a parfois l'impression de redécouvrir des personnage grâce à des descriptions précises ou au contraire jouant sur ce que l'on connaît d'eux par la culture (même sans avoir lu en détails l'Iliade)
On y croise ainsi un Chiron, vieil ermite centaure dans la montagne ; Ulysse, dont la mètis (mélange de malice bienveillante et de ruse menaçante) n'a jamais était aussi bien retranscrite pour moi ; Agamemnon dont la vanité et l'égo feraient passer l'ennemi troyens pour un caillou dans la chaussure d'Achille ; et des divinités dont l'apparition est aussi inquiétante que nébuleuse. Et Achille, renonçant à un avenir divin mais plat pour devenir le plus glorieux des mortels ; accompagné par un Patrocle narrateur à la fois tuteur, confident, appui et amant de son héros.
Mais, et c'est là le gros défaut du bouquin qui a presque réussi à me faire jeter l'éponge : la première moitié du livre, lorsqu'on parle de la relation d'Achille et Patrocle, est un plantage complet. Ici, pas de place au doute ou à la subtilité homérique sur ce lien. Mais alors qu'on aurait pu rester dans une réinterprétation intéressante, épique, où le rôle des dieu et du destin ou bien d'autres ficelles qu'autorisent la réécriture aurait amené cette relation avec subtilité et gardant ce côté implacable, on tombe de manière incompréhensible dans ce qui semble être une mauvaise fan fiction L'Iliade x Twilight. Que c'est long et épuisant ces descriptions et cette mièvreries. Évidemment qu'il fallait faire comprendre au lecteur l'importance de l'amour réciproque qu'ils se portent. Mais je ne comprend pas pourquoi on nous inflige cette narration digne des romans à l'eau de rose.
Dommage, car malgré ce gros défauts, on arrive sur la 2e moitié du livre en ayant bien compris le lien qui unie Patrocle et Achille et comment il va s'inscrire dans leur destiné commune, et dans la destiné des 2 nations combattantes.
Au final, est-ce raté si ça sert le propos correctement ? Je ne sais pas mais ça a failli me faire fuir tel Enée pour aller lire une autre Troie. Allez, c'est toujours mieux que Brad Pitt en jupon, lisez le si vous ne connaissez pas l'Iliade, c'est une bonne façon de l'approcher (aimer les romans Harlequin est un plus pour l'apprécier pleinement)