« Chante, déesse, la colère d'Achille, le fils de Pélée. » [Iliade, Chant I]
Mais avant cela, conte moi, Madeline Miller, l'histoire de Patrocle, fils de Ménœtios, et sa rencontre avec le blond héros de l'Iliade.
Plus que la guerre de Troie, c'est la vie d'Achille qui nous est racontée, vu par les yeux de Patrocle. Ainsi, même pour quelqu'un qui aurait lu l'Iliade, il y a pas mal à découvrir dans ces pages.
Si dans l'ensemble, l'histoire est fidèle aux récits des auteurs grecs, (l'enrôlement d'Achille, l'épisode d'Aulis...) l'autrice prend quelques libertés avec Patrocle. Sous sa plume, le compagnon d'Achille est un piètre guerrier. Il ne prend les armes que rarement et s'abrite derrière Achille les rares fois où il met les pieds sur un champs de bataille. À Troie, il sera surtout un guérisseur, assistant Machaon et Podalyre. C'est étonnant – Homère le décrivait comme un combattant redoutable – mais cela en fait un personnage intéressant.
L'histoire est vraiment centrée sur la relation entre Patrocle et Achille et, de ce fait, les autres personnages sont moins développés. Seuls Agamemnon et Ulysse ont droit à quelques scènes marquantes, les autres héros grecs ne font que de la figuration. Au contraire, Briséis voit son rôle developpé, et Chiron le centaure et, surtout, Thétys, déesse et mère d'Achille, deviennent des acteurs importants.
Les deux derniers personnages cité me permettent d'enchainer sur un aspect que j'ai vraiment apprécié : l'intégration du merveilleux dans le récit. Les dieux et les créatures mythologiques existent. Leurs rencontres avec les humains ne sont pas anodines, mais elles restent naturelles. J'ai adoré toutes les scènes avec Chiron et Thétys.
La plume de Madeline Miller est très belle. Elle est parvenu à s'approprier le mythe et a en donner une version personnelle et convaincante. La quatrième de couverture m'apprend qu'il s'agit de son premier roman. Cela donne envie de lire les suivants