La guerre de troie n'a pas eu lieu que dans l'Illiade.
Patrocle, fils imparfait du roi d’un minuscule royaume est envoyé en exil chez le roi Pelée qui accepte de le prendre comme pupille. Là-bas, alors qu’il peine à trouver sa place, il rencontre Achille l’héritier du trône et fils de la néréide Tétis. Il est fascinant, cultivé et maîtrise tous les arts même celui de la guerre. Patrocle l’admire mais se rend rapidement compte que le sentiment qu’il éprouve est plus profond. Et contre toute attente, cet amour est réciproque. Les deux adolescents vivent alors une passion sans nuage mais très vite se profile le spectre sanglant de la guerre de Troie.
Le Chant d’Achille dont le titre fait directement référence à l’œuvre intemporelle d’Homère est avant tout un véritable chant d’amour. En nous faisant vivre cette histoire tragique du point de vue de Patrocle, Karen Miller donne à Achille une profonde dimension humaine qui transparaît derrière l’héroïque que L’Illiade a sublimée. Vu par les yeux de son amant, il apparaît aimant, sensible, vulnérable et sublime. Car l’auteur réussit le tour de force de diviniser ses héros en les rendant tous simplement humains. Elle n’en oublie pas pour autant la trame ni la cohérence mythologique car sous nos yeux se déroule chaque épisode mythologique que l’on connaît jusqu’à la fin de la guerre de Troie mais surtout jusqu’à la mort annoncée des deux amants.
Le Chant d’Achille est un grand roman mêlant la tragédie et le sang à l’amour sublime. L’écriture poétique et précise transporte le lecteur bien au-delà de la fin des héros. Elle fait de la guerre de Troie le théâtre d’un amour intemporel et universel.