"Si tu t'éprends de la belle qui charme,
Félicité et délices te seront accordés,
Tu t'enivreras de son visage voilé,
Tu invoqueras le soleil et courtiseras la pleine lune !"
28.
"Ils me quittèrent en bordure de la palmeraie,
Versant des larmes et la proie de la brûlure.
Je sacrifie tout à celle qui de chagrin me consume,
a celle qui d'effroi m'anéantit.
Le pudique rougissement de ses joues
est clarté matinale courtisant le crépuscule.
Partie la patience, demeura la tristesse,
Et inerte je suis entre l'une et l'autre.
A qui me confier ? A qui dire ma passion ?
La tristesse et l'amour enfiévré ?
Chaque fois que s'adoucit la douleur de l'amour,
Larmes et insomnies trahissent ma brûlure.
Si je dis : "Accorde-moi un regard",
Sa réponse : "Par compassion seulement je refuse".
Et comment peut me combler un regard
Comme l'éclair fulgurant ?
Jamais je n'oublierai le départ de la caravane
Menée au loin où nuit et jour se confondent.
Croassa un corbeau présageant la séparation.
Dieu chasse tout corbeau croassant !
Mais le corbeau de la séparation est aussi un chameau
Qui, pressant le pas, rapproche les bien-aimés !"