J'ai littéralement dévoré ce roman policier. J'y ai trouvé des vibes cinématographiques, comme une succession de scènes, alternant les moments de drames avec des meurtres sanglants commis par des adolescents, et des moments plus poétiques, où Vito Strega se réfugie dans son petit appartement avec son chat et ses disques de jazz.
Vito Strega a un passé chargé, c'est un commissaire de police torturé et suspendu après avoir tué son partenaire de travail. Depuis quatre mois, sa femme l'a quitté et il ne s'en remet pas. Complètement borderline et interdit d'exercer son métier, il s'investit néanmoins dans une affaire surprenante : des adolescents tuent leurs camarades, parents ou professeurs. Ils ne nient pas les faits et n'ont pas peur des conséquences de leur acte, mais refusent d'expliquer leur geste. Les forces de police sont démunies, et Vito Strega partage ses intuitions avec sa collègue Teresa, en charge de l'affaire.
Les chapitres de ce roman sont très courts et rythmés, comme les scènes d'un film noir. Le livre se lit donc très vite et j'ai été emportée par les événements et les révélations. Bien que parfois un peu faciles à deviner (le lecteur a forcément compris depuis longtemps le lien entre les adolescents), suivre Vito Strega dans ses pensées a été un vrai plaisir. C'est un personnage habilement dessiné, il est torturé par son passé, les différentes affaires qu'il a dû résoudre. Porté par un profond sentiment d'injustice dans tous les pans de son existence, il s'acharne à trouver la vérité, coûte que coûte.
Quelques dialogues, notamment vers la fin et concernant la relation amoureuse de Vito, m'ont paru exagérés et artificiels. Mais pour le reste, l'auteur nous donne juste ce qu'il faut pour se figurer l'histoire, sans s'appesantir sur des détails, d'où cet aspect très cinématographique qui m'a plu. L'intrigue m'a captivée et j'avais hâte de découvrir le fin mot de l'histoire.
Un excellent roman noir, rythmé, haletant, qui m'a donné envie de connaître encore plus Vito Strega et ses démons.