Le Chant des Ronces est un recueil de six contes. Plusieurs de ces contes sont des relectures de classiques : Hansel et Gretel, Casse-Noisette, la Petite Sirène... Et si la vérité n'était pas vraiment celle que l'on croit ? Si les enjeux et les morales n'avaient rien à voir avec ce que nous avons toujours connu ?


Chacun des contes de Leigh Bardugo nous emmène sur des chemins inattendus, retournant les codes avec une fraîcheur bienvenue et brassant des thématiques contemporaines. Parmi celles-ci, même si le féminisme n'est jamais porté en étendard ni lourdement asséné, difficile de ne pas le voir dans ces héroïnes fortes qui refusent de rester à leur place et ces personnages secondaires qui ne font pas ce que deux siècles d'habitudes contées voudraient leur imposer. Et cette approche fait un bien fou.


C'est donc une véritable œuvre littéraire, au sens noble du terme si tant est qu'il y en ait un autre.
C'est également un bel objet. La couverture, d'abord, attire indéniablement l’œil. Mais c'est au sein de ses pages que la magie opère : l'illustratrice Sara Kipin apprivoise avec bonheur chaque texte et dévoile de splendides fresques qui naissent, se propagent et évoluent page après page, dans les marges. Chaque conte est ensuite suivi d'une double page illustrée. Un délice.


Ces contes s'inscrivent dans un univers plus vaste, le Grishaverse, au sein duquel l'autrice a déjà placé une trilogie (Grisha en français) et une duologie (Six of Crows). Ils peuvent cependant se lire tout à fait indépendamment. Leur genèse me semble d'ailleurs intéressante à partager : Leigh Bardugo indique à la fin du livre qu'elle cherchait à écrire des contes que ses personnages des autres livres auraient pu entendre, avec lesquels ils auraient pu être bercés et éduqués.


A mon sens, ils fonctionnent très bien en-dehors du Grishaverse. On aurait envie de lire ces nouveaux contes à nos enfants - ou du moins certains, ils ne s'y prêtent peut-être pas tous - pour qu'ils grandissent avec cet univers et ces personnages dans la tête, et en faire de nouveaux classiques.

Jeolen
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le 4 avr. 2019

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