Douceur, beauté et poésie !
Dans la vie de Lena, des choses commencent à changer. Ses parents et ses camarades de classe ne font plus attention à elle, le ciel se pare d’étranges couleurs, et la ville est peu à peu envahie par une végétation luxuriante. La petite fille apprend finalement que sa ville est en train de basculer du monde réel vers celui de l’Imaginaire. Mais une force maléfique tente de s’inviter dans ce basculement et d’envahir l’imaginaire : la terrible Leucémia.
La première chose qui me vient à l’esprit, c’est que ce livre est très beau. Il y a d’une part le texte de Pierre Bottero, extrêmement poétique et joliment mis en page. Il y a aussi les magnifiques illustrations de Gilles Francescano, qui donnent vie aux mots et à l’univers de Pierre Bottero. Le tout est formidablement bien assorti, et ravira les yeux et l’esprit des petits comme des grands. Ce roman graphique aborde pourtant un thème très dur, mais avec beaucoup de douceur, petit à petit, en préparant le lecteur et le personnage de Lena à la terrible révélation qui les attend.
L’univers mis en place par les deux auteurs en toute simplicité est incroyablement riche. On croise ainsi une multitude de créatures imaginaires, certaines courantes comme des elfes, des nains, des trolls, des gobelins, certaines rencontrées dans d’autres ouvrages de Pierre Bottero comme les Petits, et d’autres plus inattendues, comme les sprites et les kobold. Le lecteur se trouve également face à un foisonnement de couleurs et de végétation. Une ville sur laquelle la nature prend peu à peu le pas Nous avons ainsi sous les yeux un monde qui pourraient être celui de Gwendalavir, en tout cas une petite parcelle.
Le personnage de Lena est attachant. C’est une petite fille courageuse, qui n’a pas peur d’aller vers des personnages très différents d’elle. Elle s’adapte rapidement, ce monde imaginaire devient le sien, et on la sent prête à se sacrifier pour ses nouveaux amis. Elle trouve en la personne de Doudou, le troll, un soutien inébranlable qui lui donne encore plus de force.
Au risque de me répéter, Pierre Bottero est (non, je ne peux me résigner à parler de lui à l’imparfait) un magicien des mots. Au-delà de la dimension poétique de ce roman graphique, que j’ai déjà évoquée, son écriture recèle également beaucoup d’humour et de tendresse, ainsi que de la pudeur lorsqu’il s’agit d’évoquer de grands malheurs.
Ainsi, c’est un roman graphique que je vous recommande chaudement. Tout d’abord pour la beauté des mots et des images, en symbiose. Ensuite pour aborder le thème de la maladie et de la mort avec ses enfants, en douceur. Et, tout simplement, si vous aimez Bottero, pour avoir un petit morceau de Gwendalavir sous vos yeux éblouis…
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