Bon, allez, je le dis : j'ai versé ma petite larme en refermant le second tome de la trilogie de Marcel Pagnol "Souvenirs d'enfance". Mais ne craignez pas que je révèle pour autant la cause de cet épanchement lacrymal, simplement c'est une façon de témoigner de la pureté de l'émotion ressentie à la lecture du "Château de ma mère", cette ode pleine de fraîcheur et d'amour véritable que l'auteur chante pour nous avec le bel accent du Midi ; un chant poétique et pastoral amplifié par les échos des collines marseillaises.
Tout comme pour la lecture du magnifique diptyque "L'eau des collines", c'est avec reconnaissante que j'ai reçu de Marcel Pagnol ce cadeau incroyable que représente un roman riche en émotions et au style impeccable où chaque personnage a sa place, où aucun n'est le faire-valoir d'un autre, où les décors prennent vie avec une acuité de scène d'avant l'orage, et où les relations entre les êtres - qu'ils soient humains ou non - sont belles de simplicité, même dans la prédation.
Quel voyage nous offre Pagnol ! Plus je découvre son œuvre et plus il me transmet naturellement l'envie de la savourer en intégralité.