Court mais intense
J'ai dévoré ce huitième tome comme le précédent. C'est simple, le rythme et l'intrigue sont si bien gérés que je ne pouvais plus m'arrêter ! Il est aussi beaucoup plus court que ses prédécesseurs...
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le 19 mai 2021
La lecture de plusieurs tomes d'affilée finit par provoquer inévitablement un certain attachement envers une saga. Pour la Roue du Temps, c'est aussi le cas. Parvenu au tome 8, premier tome de la seconde moitié de ce récit dense et très long, le bilan ayant déjà été fait, je dirais que jusqu'à présent, ce tome-là est pour moi le moins bon. C'est assez bizarre de dire ça, car je ne l'ai pas ressenti comme une déception. Simplement, il y avait du bon et du moins bon.
D'abord, et c'est un peu ma faute de m'être précipité sur un tome à sa sortie, Le Chemin des Dagues-édité par Bragelonne-comporte, dans sa première impression, quelques coquilles. Tout d'abord, les pensées des personnages et les mots spéciaux comme "toh" ou "gai'shan" ne sont pas en italtique, ce qui est un peu perturbant. Il y a aussi un chapitre, qui a été mal relu, ou j'ai pu trouver un :"/" entre deux mots et un "Oude" sans séparation des deux mots par un espace. Cela n'a pas gêné ma lecture. En revanche, j'ai trouvé le style un peu en deçà des précédents. Le mélange de langage soutenu, courant et familier se mariaient bien et les descriptions parfois subjectives car centrées sur les personnages passaient bien. Là, j'ai trouvé que ça manquait de belles phrases bien construites. De surcroît, certaines expressions devenaient redondantes tant elles étaient répétées. Je pense notamment à "foudroyer du regard", expression fétiche du traducteur, qui revient pas moins de dix fois dans un même chapitre dans l'un des premiers.
Concernant les intrigues en elles-mêmes, j'attendais beaucoup de celles de Perrin et d'Egwene et moins de Nynaeve/Elayne et Rand puisque je les apprécie moins. Force est de constater que les intrigues des deux derniers se sont curieusement révélées plus intéressantes. Quant à Mat,
Il n'apparaît tout simplement pas dans ce tome. Vu qu'il devenait supportable qu'à partir du tome précédent, mon avis sur lui reste identique. J'espère juste qu'il va continuer sur la voie du "devenir un bon personnage"
Le Chemin des Dagues, court pour un tome de la Roue du Temps, est assez bien organisé. Pour cause, la première moitié du livre se centre sur chacune des intrigues tandis que la deuxième moitié multiplie les points de vue. Du coup, la trame générale est plutôt bien construite et c'est au niveau des intrigues que c'est davantage inégal. Je vais commencer par l'intrigue de Nynaeve et Elayne, dans la continuité du tome précédent. Et bon sang, l'ancienne Sage-Dame devient enfin supportable également ! Elle a vraiment gagné en maturité et commence à faire des choix raisonnables. Quant à la Fille-Héritière, c'est un peu plus délicat. Autant je reprochais parfois aux tomes précédents que des soi-disant amis s'entendent aussi peu, autant là, on a atteint l'extrême opposé.
La relation d'Elayne avec Birgitte et Aviendha me fait sérieusement douter de l'orientation sexuelle du personnage.
De plus, leur intrigue présente une kyrielle de nouveaux personnages assez intéressants, et pas assez arrogants pour qu'ils me donnent envie de les baffer. Le Peuple de la Mer est vraiment intéressant, et je suis content de les voir sur le devant de la scène. Par contre, les Seanchaniens ont définitivement été conçus pour être détestés.
Le massacre qu'ils font, blessant Birgitte, est particulièrement horrible
En plus, l'intrigue avance plutôt bien puisqu'à la fin,
Elayne obtient enfin son statut de Reine d'Andor, prévoyant une grande évolution pour le personnage
Puis viennent les intrigues de Perrin et de Egwene. En fait, pour chacun d'entre eux, il n'y a pas grand-chose à raconter. Ils avancent et c'est tout. En ce qui concerne le premier groupe, seule la fin se révèle vraiment intéressante, même si le reste n'est pas inintéressant. Cela dit,
La capture de Faile, Bain et Chiad (j'ai oublié le nom des autres), pour qu'elles deviennent des gai'shan et la fuite de Berelain, seule capable de prévenir Perrin malgré sa rivalité envers Faile, présage une interminable quête de sauvetage, apparemment.
Reste que cela prouve encore que la Roue du Temps évite de faire dans le manichéisme pur et dur et montre des divisions même parmi les camps supposés gentils.
En revanche, l'intrigue des Aes Sedai renégates avance à la vitesse d'un escargot, en point que ça en devient pénible de se taper ce voyage interminable où les seuls personnages un tant soit peu intéressants se révèlent être Egwene elle-même, le pouvoir ne lui étant pas monté à la tête, et Siuan, beaucoup plus modeste et qui lui prodigue de bons conseils. Pour le reste, on voit des noms déblatérés, on voit
Des milliers de Novices les rejoindre,
mais on ne voit toujours pas le long de ce long chemin. J'espère quand même ça ne va pas s'éterniser, car si c'est pour encore se farcir les "méchancetés" d'Elaida, qui est une méchante vraiment caricaturale, autant en finir.
Dans ce tome, on n'évite évidemment pas l'intrigue de Rand. Sans étonnement, le personnage de Min reste mon préféré de cette intrigue. Son goût pour la philosophie et ses pouvoirs font d'elle un personnage au capital sympathique, ainsi que son altruisme. Quant à notre cher Dragon Réincarné
Ses campagnes sont très bien décrites et permettent de voir les dégâts de la guerre.
Bien entendu, il reste inébranlable dans sa conviction de ne pas faire mourir des femmes et ce même si
trois Promises le tabassent pour ne pas l'avoir emmené avec lui et qu'ils collectionnent les prisonnières Aes Sedai.
En particulier, le traitement des Sul'dam contre les Damane reste toujours particulièrement horrible, notamment
Le passage où la Damane ne veut pas être libérée de sa maîtresse
Concernant les intrigues secondaires, j'ai trouvé que ça manquait un peu d'antagonistes charismatiques. A la place, je soupçonne que l'auteur a un certain fantasme pour les femmes dominatrices qui dominent d'autres femmes, parce qu'entre
La façon dont sont traitées les Aes Sedai dissidentes dans la tour, ce qui se passe chez Graendal
on est encore plus servi que dans le tome 2 ! Plus sérieusement, maintenant que
Sammael est mort, ça semble être définitif et l'absence de Lanfear (je suis convaincu qu'elle n'a pas trépassé) et de Moghedien, il n'y a plus grand-monde.
De manière générale, j'ai trouvé ce tome correct, mais pas transcendant. C'est un tome où la série passe par sa "période lente", un tome de transition, où on fait le point. Néanmoins, l'univers reste toujours autant maîtrisé et les conséquences des événements sont traités avec justesse.
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Créée
le 11 juin 2016
Critique lue 987 fois
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