De la dark fantasy française !
Lorn est un chevalier prometteur, élevé avec le fils du roi. Mais alors que sa vie semble être parfaite, il est accusé de haute-trahison et est envoyé dans une prison où l’Obscure, source sombre de magie, rend fou ses occupants.
Trois ans plus tard, le vieux roi l’innocente, le fait rappeler et lui donne une mission : faire renaître la légendaire garde d’Onyx dont le premier chevalier est le représentant du roi.
Mais Lorn est détruit par ses années de détention, l’Obscure le ronge et il semble poursuivi par son passé.
Le roman commence assez lentement, mais je trouve que dans une société où on veut tout, tout de suite, c’est assez plaisant de voir que les personnages ont déjà un passé et que celui-ci se dévoile petit à petit. La suite du roman se déroule en revanche très bien et les scènes de bataille sont assez haletantes.
En revanche, j’ai trouvé que les personnages étaient assez réalistes, ce qui est paradoxalement pas forcément un bon point. En effet, Lorn est un personnage sombre, froid et peu attachant. Avec ses lunettes sombres pour protéger ses yeux du soleil, il me fait penser à Riddick dans les films éponymes, ce qui en fait à la fois un personnage qui fonctionne bien, mais qui est en décalage avec l’univers où il se trouve. En fait, que ça soit sa façon de s’habiller ou d’agir, il ne semble pas venir du même univers ou de la même époque que les autres. De plus, il a des origines étrangères et donc une épée, une façon de se battre différente, et encore une fois il ne ressemble ni à un chevalier, ni à un bretteur du début de la Renaissance comme la date 1547 pourrait le faire penser, même si l’univers est totalement différent. Quant aux personnages secondaires, ils ne sont qu’assez peu développés et j’attends beaucoup des deux autres tomes pour les découvrir plus.
On voit également que l’auteur est bien dans l’air du temps. Il a une plume de romancier très facile à suivre et une fois lancé dans l’histoire on a dû mal à en sortir. Mais on s’aperçoit également qu’il y a dû y avoir des inspirations assez fortes, et volontaires ou non, certaines ressemblances m’ont un peu troublée. Autant dans le début du roman, je n’étais pas d’accord avec les critiques de la presse qui le comparait à G. Martin, autant j’ai compris leur point de vue par la suite. Par exemple, je trouve que la magnifique et manipulatrice reine Celyane ressemble beaucoup à Cersei, Estévéris ressemble à Varis, et les deux autant dans leurs comportements que dans les consonances de leurs noms. On voit également un certain amusement de l’auteur à présenter des personnages secondaires pour les tuer juste après. C’est d’ailleurs parfois assez maladroit car soudainement un personnage apparaît, a le droit à un petit discours direct et paf, il meurt.
Comme Martin, la magie n’est pas omniprésente et s’est agréable de voir un univers de fantasy qui peut fonctionner sans, mais qui est lié à elle, que ça soit par la religion ou la vie quotidienne.
On sent également les traces d’autres romans, comme le Seigneur des Anneaux, la bataille finale m’a d’ailleurs beaucoup fait pensé au gouffre de Helm, mais avec des détails plus fournis.
Quant à la fin, j’ai senti venir le coup tordu, même si je ne m’attendais pas du tout à ça. Donc une fin très bien menée, qui donne simplement envie de lire la suite. D’autant plus qu’on a perdu en route deux personnages féminins et qu’ils pourront sûrement revenir ce qui est prometteur.
J’attends donc la suite et je conseille ce livre à tous les amateurs d’une fantasy moins manichéenne, plus humaine et réaliste !