Je l'avais lu adolescent et je n'en gardais pas un souvenir fou, pourtant je me rappelais assez bien de l'intrigue, de son déroulement et de sa résolution.
J'ai décidé de le relire pour voir l'analyse faite par Bayard dans l'affaire du chien des Baskerville. Force est de constaté que je garde le même avis qu'il y a une dizaine d'années.
Je ne suis pas forcément un grand fan de Sherlock Holmes, mais en fait je trouve vraiment le récit à la fois maladroit et pauvre.
Maladroit car il nous promet quelque chose de fou, où on nous explique qu'il y a un chien immense terrifiant une lande anglaise, sorte d'animal diabolique et qu'il faut percer la réalité de cette affaire. Sauf que, on se rend compte que grosso modo, il n y a rien à découvrir là dedans, il y a bien un gros gros chien (on aurait pu imaginer tellement de choses, tellement de pouvoirs de suggestions sans le montrer, bref) et que tout retombe un peu à plat. Maladroit aussi car le nom du coupable est dévoilé 50 pages avant la fin et qu'il va maintenant falloir réussir à le capturer, dans un épilogue qui ressemble plus à un final de scoobidoo qu'à un policier sérieux. Bref, passons.
C'est surtout la pauvreté du récit que je trouve assez dérangeante. C'est d'une paresse assez folle qu'on ne pardonnerait pas à un auteur actuel : pas d'enquête, les lecteurs ne sont jamais pris à parti pour la réflexion (ah tiens je regarde un tableau, ah tiens il ressemble à un tel donc c'est lui le tueur... ah okay, sauf que jamais le lecteur ne peut faire lui même sa réflexion), pas de personnages et une description géographique calamiteuse, je ne ressens pas du tout cette lande, c'est vraiment très brouillon dans la description du lieu.
C'est un policier assez mauvais, pilotage automatique, dont le seul intérêt réside finalement en sa première partie, où il fait naître une sorte de mystère et d'angoisse qui finit par s'écrouler assez vite.