le caniche de la lande foireuse, ç'aurait sonné plus juste
Sherlock Holmes est-il un personnage détestable ? Est-il un héros dont la courbe d'inintérêt est exactement identique à celle de sa notoriété ?
Si ces questions ont du sens, je vous remercie d'ailleurs de le relever, ce n'est absolument pas le cas de ce chien et de ces Baskerville là.
Jamais aventure aussi bien partie ne s'est terminée aussi mal, après un développement poussif et incongru.
Le chien des Baskerville, c'est une histoire qu'il ne faut pas lire, qu'il vaut mieux ne pas connaître. C'est l'enquête menée par le duo de choc Watson / Holms, racontée par le premier une fois l'aventure terminée.
Accordons un démarrage plutôt sympa. Une mise en situation intéressante bien que calip... calipto... capiltr... tirée par les cheveux, une petite entourloupe sympathique tout à fait acceptable si elle est unique, qui déboule sur un peu d'action, une présentation de personnages apparemments honnêtes, complets, faits.
C'est après que ça se gâte. Parce que le déroulement suit un fil de plomb qui se déroule tout droit. Parce que tout est prévisible. Parce que les personnages font exactement ce qu'on attend d'eux et que l'histoire sert sur un plateau d'argent de roturier les événements. Plutôt qu'être pris par surprise pour des twists de milieu d'aventure, on devine ce qui ne doit pas l'être, mais on demeure dans l'ignorance totale du reste, l'enquête, l'énigme, ce qui occupe les héros, les meurtres, la bête étrange et féroce, les indices. Non, n'essayez pas, vous ne pourrez pas résoudre l'affaire avant les héros. Tout simplement parce que mal construit, le chien des Baskerville ne donne pas les éléments nécessaires.
Mais s'il n'y avait que ça ! Non, il faut également compter avec des dialogues d'un ridicule abyssal, complètement à l'ouest, franchement pas crédibles, complètement déconnectés, et puis aussi avec une narration aux fraises. Comment un type qui raconte peut-il aussi brillamment rapporter des discussions entières ? Ca ne tient pas debout, ça ne sert à rien, on sort de l'univers à force de tant d'invraisemblance.
Un roman pour les gosses ? Je voudrais bien que vous ne me preniez pas pour un con, après m'avoir passé un peu de pommade. De là à dire que les enfants ne sont capables d'aucun sens critique, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas.
Non, décidément, c'est mauvais. Bien sur, la conclusion est au niveau du reste. On résout après coup toutes les intrigues secondaires (qu'on avait oubliées, tellement on s'est forcé à aller au bout), et la conclusion de l'histoire se fait sans mystère, sans aucune mise en scène ; c'est pauvre et plat.
Un bon conseil : lisez autre chose (mais lisez quand même... Si, lisez, c'est bien les livres...)
NB : un mot également sur litteratureaudio.com, une association qui propose des livres audio. Un message au narrateur là, le type avec un accent de noble, qui décide que Holmes aura un accent anglais qui le rend quasi incompréhensible, qui ne sait pas lire les mots en anglais de sorte qu'on ne les comprend pas, et qui lit le nez bouché en plus de respirer dans le micro : tu es bien gentil, tu es bénévole, motivé et tout, mais PLUS JAMAIS CA PUTAIN ! T'as compris ? Plus jamais !)