Le Choix
6.4
Le Choix

livre de Paul J. McAuley (2011)

Je ne reviens pas sur l’intrigue, clairement exposée en quatrième de couverture. Pour l’époque du récit, on se reportera à Waterworld, ou à n’importe quel récit d’anticipation présentant une montée des eaux à l’échelle planétaire. Pour le cadre proprement dit, à tout autre histoire dont Pique-nique au bord du chemin – alias Stalker – serait la matrice, avec ici un dragon en lieu et place d’un vaisseau spatial. (Ça ne me gêne pas qu’on mélange les dragons et les extraterrestres, hein, ça doit être ce qui permet au genre de se renouveler ; et puis à force de lire de la SF et de la fantasy, il faut bien s’y attendre.) Style plat, le traducteur a dû s’ennuyer.
Ce court roman, à moins que ce soit une longue nouvelle, une novella peut-être, est desservi par une approche conventionnelle – l’incipit qui donne toutes les informations nécessaires, les descriptions physiques pour que le lecteur se représente bien les personnages, le propos qui laisse à l’inconnu et à l’implicite une place restreinte et toujours limitée dans le temps, etc. – et en même temps très teenage : les deux personnages sont forcément deux adolescents, forcément liés depuis l’enfance malgré des caractères forcément opposés malgré leurs points communs, tous deux forcément incompris par des adultes forcément dépassés et / ou dangereux – à l’exception de Ritchy, lequel pourrait être un peu plus fouillé mais se retrouve à n’être que cet auxiliaire assez fade que le schéma narratif du conte qu’on étudiait autrefois au collège appelle adjuvant. Comme les personnages manquent ainsi d’épaisseur, on finit forcément par être indifférent au fait qu’il meurent, qu’ils survivent, qu’ils se fassent découper en morceaux, qu’ils aient des états d’âme ou qu’il gagnent à l’Euro millions…
Paradoxalement, ce qui me semble le plus réussi dans le Choix est ce qui, à chaud, m’a paru raté : le rythme. Les moments de l’intrigue sur lesquels la narration s’attarde le plus sont précisément ceux où il ne se passe rien – la navigation initiale des deux adolescents, certaines conversations – alors que ceux qui auraient pu donner lieu à des scènes fouillées sont expédiés en quelques phrases : l’explosion du dragon, par exemple, ou les années précédant le dénouement. Peut-être, dans la mesure où le Choix fait partie d’un « cycle », ces passages-là sont-ils (ou seront-ils) développés ailleurs – d’où le fait que j’exclue de cette analyse toute la contextualisation, avec les « Jackaroos ». Dans tous les cas, ça donne au récit un côté boiteux mais ça lui enlève de sa platitude.

Alcofribas
3
Écrit par

Créée

le 23 oct. 2016

Critique lue 197 fois

1 j'aime

Alcofribas

Écrit par

Critique lue 197 fois

1

D'autres avis sur Le Choix

Le Choix
Alcofribas
3

Forcément

Je ne reviens pas sur l’intrigue, clairement exposée en quatrième de couverture. Pour l’époque du récit, on se reportera à Waterworld, ou à n’importe quel récit d’anticipation présentant une montée...

le 23 oct. 2016

1 j'aime

Le Choix
Headcrab
7

Norfolk ou First Foot

La catastrophe écologique prévue de longue date (le "Spasme") a bien eu lieu et la Terre n'est plus celle que nous connaissons. Le niveau des mers a considérablement monté et il a fallu...

le 24 janv. 2016

1 j'aime

Le Choix
TheoL331
7

Excellente intro

Courte novella de sf très axé écologie, dans un futur où les constructions alien côtoient notre planète mal en point. L’histoire de ces 2 garçons m’a beaucoup plu, et sert d’excellente introduction à...

le 13 oct. 2024

Du même critique

Propaganda
Alcofribas
7

Dans tous les sens

Pratiquant la sociologie du travail sauvage, je distingue boulots de merde et boulots de connard. J’ai tâché de mener ma jeunesse de façon à éviter les uns et les autres. J’applique l’expression...

le 1 oct. 2017

30 j'aime

8

Le Jeune Acteur, tome 1
Alcofribas
7

« Ce Vincent Lacoste »

Pour ceux qui ne se seraient pas encore dit que les films et les albums de Riad Sattouf déclinent une seule et même œuvre sous différentes formes, ce premier volume du Jeune Acteur fait le lien de...

le 12 nov. 2021

21 j'aime

Un roi sans divertissement
Alcofribas
9

Façon de parler

Ce livre a ruiné l’image que je me faisais de son auteur. Sur la foi des gionophiles – voire gionolâtres – que j’avais précédemment rencontrées, je m’attendais à lire une sorte d’ode à la terre de...

le 4 avr. 2018

21 j'aime